La 50e édition du CES a laissé entrevoir les ambitions internationales des startups françaises. Au total, 233 startups tricolores se sont rendus à Las Vegas cette année, faisant de la France la 2e délégation mondiale en termes de présence. L’occasion de faire le point sur les chiffres clés de la dimension internationale des start-ups françaises !
1. Le chiffre d’affaires des startups françaises largement boosté par l’international
Une récente infographie de Stripe et VB Profiles a révélé qu’une startup sur trois réalise la majorité de son chiffre d’affaires au-delà des frontières françaises. Au total, c’est un quart du chiffre d’affaires des startups françaises qui provient de l’international. Et cela n’a pas seulement un impact sur le CA : les startups réalisant au moins 25% de leur chiffre d’affaires à l’étranger voient leur volume de ventes progresser 4 fois plus vite que les autres.
Ces résultats concluants font très certainement réfléchir les dirigeants de startups françaises qui n’ont pour l’instant aucun business transfrontalier : en 2016, ils étaient 82% à envisager d’accélérer leur développement international dans les années à venir. Il y a donc fort à parier que la proportion du CA des startups françaises réalisé à l’international augmente dans les prochains mois ou années.
2. La présence quasi systématique
d’une clientèle étrangère
98% des start-ups françaises comptent des clients à l’étranger : ce chiffre peut paraître très impressionnant, mais il est à relativiser étant donné la répartition des secteurs d’activité. Si la quasi-totalité des startups françaises possède une clientèle étrangère, c’est aussi parce que 71% d’entre elles exercent une activité dans les secteurs des e-services, du développement IT ou du e-commerce. Ces domaines sont par définition très dématérialisés ; ainsi, les business models et activités de ces entreprises sont plus facilement exportables. Cela reste toutefois une excellente preuve de l’attractivité de la French Tech !
3. Les 3 principales motivations du développement à l’international
Qu’est-ce qui pousse réellement les entrepreneurs français à vouloir déployer leurs activités hors de France ? Pour beaucoup, la première motivation est l’opportunité d’agrandir leur marché : plus de pays signifie un plus grand nombre de clients potentiels, et donc des bénéfices potentiellement plus importants.
Les autres raisons qui poussent les startups à l’international sont principalement la volonté d’améliorer l’expérience client en 2nde position, et celle d’acquérir une réputation mondiale en 3e position. On retrouve ensuite la possibilité de construire un avantage concurrentiel ou d’optimiser la puissance du référencement.
Des motivations diverses mais qui sont toutes centrées sur le même raisonnement : s’exporter, c’est ouvrir la voie à une croissance plus forte. Et les jeunes startups l’ont bien compris : en moyenne, elles s’internationalisent après 1 an et 2 mois d’existence.
4. Les startups françaises prennent en considération l’importance de l’adaptation aux marchés locaux
L’internationalisation représente donc un enjeu majeur pour les startups françaises, qui hésitent de moins en moins à franchir le pas. Mais s’exporter revêt aussi quelques risques !
En effet, il peut être fastidieux pour une startup de conserver sa culture d’entreprise et son image de marque tout en adaptant son business et ses prises de paroles aux marchés internationaux. Il est donc très important de choisir ses marchés cibles avec attention, et de s’attacher à les comprendre en profondeur avant d’ouvrir les frontières de l’entreprise. Une internationalisation réussie, c’est une internationalisation réfléchie pour chacun des marchés cibles.
Cela passe par de nombreux éléments, notamment la localisation des sites web et des contenus. Les startups françaises ont bien intégré la nécessité de proposer des versions localisées pour atteindre au mieux leurs cibles : 76% d’entre elles offrent des versions étrangères de leurs sites internet (avec, en moyenne, 2 langues étrangères proposées en plus du français).
Ce bilan met en lumière l’ambition toujours plus forte des startups en termes de développement international. Les 10 entrepreneurs du digital que nous avions interrogé sur leur succès à l’international sont des témoins des bénéfices immenses que peuvent retirer les startups d’un déploiement transfrontalier. Les dirigeants français de startups ont bien sûr toujours des inquiétudes courantes concernant l’export (financement, crainte d’entrer dans un marché inconnu, manque de réseau ou d’information…), mais semblent de plus en plus enclins à dépasser ces défis afin de tenter enfin l’aventure internationale.