Agence de voyage, entreprise de locations saisonnières, gérant d’une application mobile qui met en relation les voyageurs du monde entier… Quel que soit votre concept, il y a des incontournables à prendre en compte si vous voulez vous lancer dans le tourisme à l’international. Secteur en forte croissance mondiale, le tourisme regorge d’opportunités business. Mais c’est aussi un secteur soumis à de nombreuses variations : saisonnières, politiques/économiques, nouvelles attentes des voyageurs, destinations et concepts tendance… Alors comment se lancer dans le tourisme à l’international ?


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Entreprise de tourisme : comment se développer à l’international

Dresser un portrait précis des pays de destination

  • Le potentiel marché : taille, concurrence, contexte culturel/religieux (qui peut influencer votre développement) …
  • La législation : les freins potentiels à votre implantation/développement (normes environnementales, règlements tarifaires…), les aides de l’État (aides des pouvoirs publics, législations favorables aux investissements étrangers…)
  • La situation économique/politique : le pouvoir d’achat de la population (et donc potentiellement, de votre cible), la stabilité politique, la crise sanitaire (Covid-19), les infrastructures pour y accéder (aéroports, voies ferrées ou navigables…)

Tout cela affinera certainement vos choix initiaux et déterminera votre business model.

En manque d’inspiration ? Voici quelques informations qui devraient vous aider à dresser la liste de vos destinations de prédilection :

  • Les destinations qui progressent le plus sont l’Europe et l’Afrique, notamment autour du bassin méditerranéen.
  • L’Espagne est le 2e pays le plus touristique suivi de près par les États-Unis (en 2019, période post-Covid-19). La France reste cependant n°1 en nombre d’entrées, bien qu’elle occupe la 3e place en terme de chiffre d’affaires généré.
  • L’Union Européenne a enregistré 713 millions de visiteurs internationaux en 2017. Elle compte également 5 destinations du top 10 mondial : France, Espagne, Italie, Allemagne et Royaume-Uni.


Adapter son branding en fonction de la cible internationale

Maintenant que votre liste de pays est définie, il vous faut déterminer les cibles (les buyer persona), car vos clients Français seront certainement très différents des clients étrangers. Il faudra peut-être passer par une phase d’adaptation à la fois de votre offre (les services proposés, le prix…) et de votre branding, c’est-à-dire le nom. Un mot peut signifier une chose en France mais une autre dans les pays étrangers. Il faut donc donner une très grande importance à la traduction de votre concept et de votre nom.

Certaines entreprises ont été amenées à s’adapter pour exporter un produit ou un concept :

  • La marque Unilever a nommé son assouplissant « Cajoline » en France et « Snuggle » en Angleterre pour garder l’idée de douceur.
  • Coca-Cola a choisi la dénomination « Diet Coke » aux États-Unis mais a préféré « Coca-Cola Light » en Europe car le mot « diet » faisait référence aux régimes restrictifs.
  • Danone a choisi de s’orthographier « Dannon » pour être plus facilement mémorisable aux États-Unis.

Autant de nuances et de subtilités qu’il faut savoir maîtriser avant de se lancer dans le tourisme à l’international, d’où l’utilité de faire appel à des professionnels de la traduction touristique.

Se faire accompagner pour connaître les subtilités du pays

Atout France

L’agence de développement touristique de la France accompagne les entreprises françaises dans leur développement territorial (diagnostic et positionnement stratégique, appui marketing et numérique…), réalise des études, propose des formations, organise des salons…

http://www.atout-france.fr/

CCI International

Le réseau CCI INTERNATIONAL est présent à la fois en France et dans le monde, et offre un accompagnement aux entreprises à chaque étape : étude de marché, formalités administratives, etc.

https://www.cci.fr/web/international

Le réseau EDEN (European Destination of ExcelleNce)

Une véritable plateforme d’échanges de bonnes pratiques au niveau européen, qui aide les professionnels à maximiser leur potentiel et à développer des services touristiques conformes aux principes du développement durable.

http://ec.europa.eu/growth/tools-databases/eden_fr

Comprendre ce qui a changé avec la Covid-19

Il y a de nombreuses conséquences dues à la pandémie. En effet, la crise sanitaire à marqué un grand coup d’arrêt dans le monde du tourisme. C’est d’ailleurs une majorité des secteurs qui ont été atteints :

  • Les agences de voyages : les pertes sont de 20 milliards d’euros en France en 2020.
  • Les hôtels : en France, la perte de chiffre d’affaires dans l’hôtellerie économique est estimée à environ 53% tandis que l’hôtellerie « de luxe » enregistre une perte de 73%. Ce sont en effet les hôtels haut de gamme qui ont été le plus touchés par la pandémie.
  • Les vols aériens : les aéroports ont subi de grosses pertes liées à la baisse du trafic aérien. Les liaisons internationales sont beaucoup plus affectées que les liaisons nationales.
  • La restauration : Avec le passe sanitaire, une diminution du chiffre d’affaires a été observé.

Tourisme international : les tendances à surveiller de près

Construire une offre avec une dimension durable

Le tourisme durable est une tendance phare du tourisme international, aujourd’hui défini par l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».

C’est un équilibre entre 3 piliers :

Exploiter raisonnablement les ressources environnementales

Sauvegarde des ressources naturelles, préservation de la biodiversité… Et donc des animaux. Des attractions touristiques sont ainsi de plus en plus remises en question, ce qui vous incitera peut-être à revoir votre offre. Par exemple, faire une randonnée à dos d’éléphant en Thaïlande, plonger dans une cage au milieu des requins en Afrique du Sud… De plus en plus de touristes fuient ce type de circuit, dès lors que le bien-être animal passe au second plan.

Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil

Valeurs traditionnelles, tolérance inter-culturelle… C’est ainsi qu’il faut parfois renoncer à visiter des lieux que les locaux veulent préserver. En Australie, le rocher d’Ayers Rock a longtemps été escaladé par les touristes, ce qui choquait les Aborigènes. Plusieurs années de débat ont finalement donné raison aux locaux et à compter de 2019, ce lieu sera préservé de toute exploitation touristique.

Assurer une activité économique viable sur le long terme pour que chacun y trouve son compte

Emplois stables, possibilité de bénéfices et de services sociaux pour les communautés d’accueil, réduction de la pauvreté…

Vous pouvez même aller jusqu’à vous faire labelliser : ATR, (Agir pour un Tourisme Responsable), La Clef Verte, Green Globe, Label Tourisme et Handicap… Un atout non négligeable pour booster l’attractivité de votre entreprise de tourisme à l’international et élargir votre cible à des voyageurs sensibles au tourisme responsable.

Ne pas mettre de côté le digital

Plateformes de réservation en ligne, réseaux sociaux, blogueurs influenceurs… Aujourd’hui, le parcours utilisateur s’est clairement digitalisé : 90% des séjours et des activités se préparent sur Internet.

  • Trouver les meilleurs prix sur Booking, Abritel, Trivago, Sunjet, Lastminute…
  • Consulter les avis et témoignages en ligne sur Tripadvisor
  • S’inspirer sur Pinterest ou Instagram pour trouver sa prochaine destination
  • Suivre des blogueurs influenceurs sollicités par les acteurs du tourisme pour promouvoir leur service, comme Bruno Maltor du blog « Votre Tour du Monde » avec 4 millions de pages vues en 2017 ou encore Alex Vizeo qui comptabilisent près de 110 000 abonnés sur sa chaine YouTube.
  • Profiter des avantages du mobile : plus de 87 % des réservations liées au tourisme (transports, hébergements, etc) se concrétisent sur mobile (dont 58 % en France). Les ventes en ligne de voyage ont d’ailleurs augmenté de 9 % en 2018 (d’après la FEVAD).

Tout acteur du tourisme à l’international doit désormais se bâtir une véritable stratégie digitale, à l’image de Club Med : tous leurs sites Internet ont été repensés sous forme responsive (adaptés à une lecture sur téléphone portable) ; la marque a développé une application pour optimiser l’expérience client, avant, pendant et après son séjour (informations sur les bars, restaurants et spectacles, réservations d’activités, etc.) ; et les agences ont été repensées pour faire vivre une expérience immersive aux clients (écrans géants diffusant des images et vidéos des Villages, tablettes en libre-service, casques de réalité virtuelle pour une immersion totale dans les divers séjours et activités…).

Rester à l’écoute des nouveaux concepts touristiques

Au-delà de l’enjeu d’émerger parmi une concurrence déjà très présente, il est également question aujourd’hui de s’adapter aux nouvelles exigences des voyageurs, notamment sur certains segments du tourisme international : l’éco-tourisme, les voyages « gay friendly », les voyages culturels (pèlerinages spirituels ou historiques), les voyages bien-être, les séjours chez l’habitant, le tourisme d’entreprise (visite d’une distillerie en Irlande, d’une fabrique à fromages artisanaux en Grèce…)

Ce ne sont plus des voyages « destinations » mais bien des voyages « thématiques », positionnés sur des niches, des concepts plus en décalage par rapport au tourisme traditionnel. Et ça, les éditions Les Arènes l’ont bien compris. Cette société d’édition de guides de voyages a sorti une collection de guides d’un nouveau genre, « Out of the Box », qui a pour but de faire découvrir les quartiers avant-gardistes des villes. Le guide de New York nous fait ainsi découvrir rooftops, backyards, food-trucks, brunchs et brocantes…

A contrario, de nouveaux concepts veulent contrer les effets parfois négatifs du digital, comme barouding.fr, une agence de voyage en ligne qui s’adresse aux trentenaires à l’esprit baroudeur, désireux de voyager en groupe : « dans un monde où (…) le digital cannibalise tout, à commencer par les relations humaines, je voulais trouver une solution pour remettre l’humain au centre », raconte le fondateur, Fabrice Coradin. Les voyageurs remplissent une fiche d’inscription, leur profil est défini et le site leur propose alors des séjours en adéquation avec les informations renseignées. Une fois le choix du séjour fait, les baroudex (membres de la communauté) échangent pour former un groupe et partir ensemble. Pour éviter le tourisme de masse, le site limite les groupes à 12 personnes.

 

Le tourisme international est un secteur en perpétuel mouvement. Pour réussir et percer, pas de recette toute définie, il faut ouvrir l’œil, rester à l’écoute, surveiller les marchés de niche, et faire preuve d’une grande capacité d’adaptation : en matière de services, d’offres, d’expériences, de destinations…

 

Développement durable et expansion internationale

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