Le groupe Webedia vient tout juste d’annoncer un partenariat avec Weight Watchers pour son service illico fresco, spécialiste de la livraison de repas en kit, dans le but d’élargir son offre e-commerce dans l’alimentation. Webedia construit ainsi depuis plusieurs années un maillage mondial unique de marques médias et de services sur les thématiques fortes du divertissement et des loisirs. Avec plus de 50 sites dans le monde (Allociné, jeuxvideo.com, Purepeople, 750g.com, Easyvoyage, etc.), le groupe rassemble plus de 100 millions de visiteurs uniques mensuels.


10 entrepreneurs français du digital racontent leur succès à l’international


Chiffres clés Webedia

Véronique Morali participe en 1990 à la création de Fimalac aux côtés de Marc de Lacharriere, qui rachète en 2013 Webedia, entreprise française spécialisée dans les médias en ligne, qui devient le pôle numérique de Fimalac.

Véronique Morali est l’une de ces femmes dont le parcours force l’admiration. Enarque, ex inspectrice des finances publiques, elle participe en 1990 à la création de Fimalac aux côtés de Marc de Lacharriere, qui rachète en 2013 Webedia, entreprise française spécialisée dans les médias en ligne, qui devient le pôle numérique de Fimalac.

Aujourd’hui présidente de Webedia, elle a accepté de revenir avec TextMaster sur la transformation du groupe en un acteur global.

Webedia réalise 85% de son audience à l’international, quelles sont vos ambitions de développement ?

Webedia attire en effet près de 150 millions de visiteurs uniques mensuels à l’international. C’est 85% de notre audience mais pour l’instant 20% de notre chiffre d’affaires, que nous pensons faire passer à 30% rapidement. Cet écart de monétisation est notamment lié à la maturité des marchés que nous adressons, la constitution de l’audience étant la première étape.

Nous sommes aujourd’hui présents en France, en Espagne, en Allemagne, en Turquie, au Royaume-Uni, au Mexique, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Amérique latine. L’impulsion internationale a surtout été confirmée en 2013 lorsque Fimalac a racheté Webedia. Nous étions en phase avec Cédric Siré, fondateur de Webedia, sur la conviction que l’international est un formidable relai de croissance.

Nous avons alors décidé d’accélérer notre développement international en privilégiant un positionnement de leader sur nos principales verticales thématiques : cinéma, jeux vidéos, cuisine, mode/beauté et voyage. Ces verticales ont notamment été choisies car elles constituent certains des meilleurs savoir-faire français et peuvent donc légitimement rayonner à l’international.

« Notre approche internationale est assez opportuniste et avant tout axée sur nos verticales thématiques. »

 

Opérez-vous une sélection des marchés cibles ?

Notre approche internationale est assez opportuniste et avant tout axée sur nos verticales thématiques. nous ne cherchons pas véritablement de marché à adresser mais avons une approche exhaustive des acquisitions possibles sur nos thématiques.

L’acquisition de 3DJuegos en Espagne nous a ainsi permis de nous imposer sur la verticale des jeux vidéos en Europe, en complétant l’offre actuelle de jeuxactu.com et jeuxvideo.com. L’audience hispanique du site nous ouvre également la porte de l’Amérique Latine où nous souhaitons accélérer notre développement. Nous sommes d’ailleurs déjà bien implantés au Brésil, où nous faisons partie du top 5 des media publishers du pays.

Nous souhaitions également nous développer là où les principaux acteurs du divertissement anglo-saxons ne sont pas encore présents. Nous avons ainsi fait l’acquisition de Diwanee au Moyen-Orient, qui nous permet d’être très bien positionnés sur les verticales mode/beauté et cuisine au Moyen-Orient (Dubaï, Liban, Iran, etc.).

Nous privilégions aujourd’hui l’implantation aux États-Unis, pays incontournable dans le domaine du divertissement. Nous y allons encore prudemment et préférons les acquisitions et les partenariats. Nous comptons notamment sur l’acquisition de West World Media, spécialiste des données cinéma dans plus de 80 pays, pour créer de la valeur sur le marché américain.

Nous regardons enfin avec attention le continent asiatique car toutes nos verticales, notamment le jeu vidéo et la cuisine, y ont un très fort potentiel.

« Nous concentrons nos acquisitions sur des sociétés leaders et profitables qui viennent compléter notre offre sur nos verticales. »

 

Quel modèle de développement avez-vous adopté à l’international ?

Notre objectif premier est de consolider notre position de leader dans les thématiques du divertissement. Pour ce faire, nous nous appuyons sur deux modèles distincts : le développement de nos marques en propre à l’international et l’acquisition de leaders locaux.

Fimalac, la holding de Marc de Lacharrière qui détient aujourd’hui Webedia, a toujours eu un ADN très international, notamment avec Fitch Ratings. Nous avons souhaité appliquer les recettes qui ont fait le succès de Fimalac avec Webedia :

  • Partir d’une base française forte
  • L’enrichir en agrégeant des leaders locaux
  • Optimiser et faire croître ces sociétés pour en faire des champions mondiaux

Nous concentrons nos acquisitions sur des sociétés leaders et profitables qui viennent compléter notre offre sur nos verticales. C’est ce que nous avons fait avec Allociné, Mixicom, jeuxvideo.com, Easyvoyage, 750grammes en France, Tudo Gustoso au Brésil, Diwanee au Moyen-Orient, MoviePilot en Allemagne ou encore West World Media aux États-Unis.

Nous pensons qu’il est relativement compliqué de partir de zéro à l’international. Comme nous en avons les moyens, nous préférons nous assurer d’une audience déjà établie et d’une position déjà forte quand cela est possible.

Nous centralisons systématiquement certains savoir-faire au siège. C’est notamment le cas des équipes techniques, ce qui nous permet de simplifier le développement produit et de mutualiser les ressources auprès de nos différentes filiales.

Webedia dans le Monde

Comment gérez-vous l’intégration et le management de ces filiales à l’international ?

Nous gérons aujourd’hui plus de 400 collaborateurs à l’étranger. Nous avons fait le choix de mettre à la tête de nos équipes internationales des talents français et leur laissons beaucoup d’autonomie, tout en leur apportant le soutien de nos experts si besoin.

Ces talents doivent maîtriser 2 éléments essentiels : la langue et le marché cible. Ils doivent être capables de s’intégrer parfaitement dans l’environnement local, convaincre les agences et annonceurs locaux, se faire connaître auprès des médias, etc.

« Nous avons fait le choix de mettre à la tête de nos équipes internationales des talents français et leur laissons beaucoup d’autonomie. »

Nous veillons à ce qu’ils soient animés d’un véritable esprit d’entrepreneur car le développement de Webedia dans un nouveau pays revient pratiquement à créer sa propre entreprise.

Ces talents ne proviennent pas toujours des équipes de Webedia mais ils passent systématiquement par une période d’immersion à Paris. Il est essentiel qu’ils s’imprègnent de notre savoir-faire et de notre culture d’entreprise.

En termes de management, nous organisons régulièrement des réunions multi-locales à Paris. Le but est d’encourager l’échange de bonnes pratiques entre les différentes équipes.

Nous mutualisons également nos savoir-faire centraux, comme par exemple la technique ou la programmatique, et apportons ainsi à nos équipes internationales une véritable force de frappe centralisée.

 

Webedia, leader du divertissement

Vous êtes-vous inspirée du succès d’une entreprise à l’international ?

J’ai forcément pensé à Fimalac. L’international est la marque de fabrique du groupe, qui a su se développer avec succès dans le monde depuis 20 ans avec Fitch Ratings. Le groupe est aujourd’hui présent dans plus de 150 pays avec des bureaux dans 50 d’entre eux.

Cette expérience nous a permis d’accompagner le développement international de Webedia tout en conservant les recettes et le savoir-faire de l’entreprise.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui se développent à l’international ?

Ne pas sous-estimer les difficultés d’un développement international. C’est un sujet qui demande beaucoup de rigueur. L’exécution doit être parfaite.

« L'international est une aventure qui se joue dans la durée »

Les imprévus prennent facilement des proportions importantes avec la distance. Il est fondamental d’encadrer le suivi des équipes et de se rendre régulièrement sur place.

Un dirigeant doit s’impliquer personnellement, se déplacer, rencontrer des clients, s’imprégner de l’environnement de travail, comprendre comment les choses se déroulent, etc. Cette proximité indispensable permet de comprendre les problématiques rencontrées par les filiales et d’y apporter le soutien adéquat.

L’international est indéniablement un sujet exaltant. C’est aussi un formidable levier de croissance. Mais c’est surtout une aventure qui se joue dans la durée : il faut s’assurer de pouvoir tenir sur le long terme et persévérer.

 

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